Interview

Entretien auprès Jean-Luc Lagleize, député de la 2e circonscription de la Haute-Garonne

Entretien mené par le groupe Politikment

Comment la Covid 19 a-t-elle impacté l’exercice de vos fonctions ?

C’est depuis ma caméra que j’étais en permanence en communication avec mes équipes, équipe parisienne, équipe toulousaine, et nous avons passé ce premier confinement à être en visioconférence tous les matins pour savoir ce que l’on pouvait apporter à la population. Nous avons décidé de mettre en place une newsletter et dont nous avons appris qu’elle était parfois le seul lien que certaines mairies de la circonscription avaient avec l’extérieur et donc nous en étions particulièrement fiers. Qu’est-ce que cela a changé depuis ? Depuis l’Assemblée Nationale se réunit systématiquement en demi-jauge, c’est-à-dire que dans l’hémicycle il n’y a qu’un député sur deux qui est présent de manière à éviter les contacts, c’est pareil en commission et ce n’est pas tout à fait la même chose dans la vie puisque nous avons repris une activité totalement normale, notamment en circonscription. Je reçois moins dans ma permanence et je vais plus sur le terrain, dans la circonscription, aller rencontrer les élus, aller rencontrer les associations sportives, les associations culturelles, aller rencontrer les chefs d’entreprises, d’entreprises qui gagnent notamment dans la distribution et l’agroalimentaire, mais également des entreprises fermées. Et qu’est-ce que j’en ai gardé ? Je pense que j’en ai gardé une utilisation plus fréquente du logiciel de visioconférence, nous avons décidé avec mon équipe de continuer à se voir, non pas tous les jours, mais une à deux fois par semaines, et de réunir l’ensemble des équipes toulousaines et parisiennes, pour travailler de manière plus efficace, et je crois que l’on a vraiment appris à mieux communiquer. Donc effectivement la Covid-19 a d’abord été pour nous un handicap puisqu’on s’est tous retrouvés confinés chez soi mais à l’arrivée elle a contribué à mettre en place des méthodes de travail qui sont beaucoup plus efficientes.

Comment les jeunes générations peuvent-elles participer à la vie politique ?

Pour avoir plus d’engagement pour les jeunes, la première et unique chose faire, c’est d’aller voter. Il y a des élections très régulièrement pour son département, pour sa région, pour sa commune, pour ses députés et donc il faut que aller voter, il faut que vous exprimer son point de vue, c’est la manière la plus rapide de vous engager en politique. Mais vous avez aussi la possibilité de vous engager à plus long terme et non pas uniquement ponctuellement dans des associations, dans des partis politiques, tous les partis politiques ont des sections jeunes qui influencent énormément la vie du parti et les idées du parti ; et donc je vous invite à vous rapprocher d’un des partis avec lequel vous êtes le plus en accord. Et puis troisièmement, vous engagez également dans la vie publique. Alors je reconnais que c’est très compliqué quand on est étudiant de se dire : « Oui je vais m’engager pour des municipales » parce que c’est un délai qui est long, un mandat municipal, c’est 6 ans. Effectivement, ça peut paraître long surtout quand on ne sait pas dans quel sens on veut orienter sa vie professionnelle. Peut-être qu’une fois qu’on s’est installé, on peut s’engager dans la vie publique et prendre part dans un premier temps dans la vie municipale.

La question environnementale fait encore parfois l’objet d’âpres discussions, pensez-vous que cet enjeu doit et peut dépasser le champ des partis politiques ?

C’est un de mes combats, le combat du zéro-artificialisation net. Je pense que notre pays est celui qui consomme le plus de terres agricoles, de terres maraîchères, de terres naturelles, pour la construction mais également pour les routes et pour les constructions artisanales. Je pense qu’il faut trouver des moyens, et j’en ai d’ailleurs proposé au Premier Ministre, pour arrêter cette artificialisation. L’écologie est un thème majeur. Je considère que c’est parce que nous n’avons pas respecté la nature que nous vivons aujourd’hui cette pandémie, en tout cas à ce rythme-là, et que nous en vivrons probablement d’autres. L’écologie doit être une démarche naturelle qui doit imprégner nos vies. On doit l’imprégner de manière volontaire, en l’encourageant. Je suis en effet pour une écologie de l’encouragement, pas pour une écologie punitive. L’écologie punitive c’est ce qui conduit au mouvement des Gilets Jaunes dans la rue parce qu’on a décidé unilatéralement d’augmenter la taxe sur le carburant. Ce n’est pas ça que l’on doit faire. On doit au contraire davantage sensibiliser nos citoyens, en donnant du sens aux choses; et ce n’est pas un député toulousain favorable à l’aviation et favorable à l’aviation verte qui va vous dire le contraire. Je pense que nous avons de l’avenir à la fois fans notre agriculture et également dans notre industrie ici à Toulouse, en prenant le virage vert, un virage écologique.