Articles

Création d’une École internationale d’études politiques

Une École internationale d’études politiques engagée dans l’accompagnement des transformations numériques

Le 18 octobre dernier, le conseil d’administration de l’UPEC a voté à l’unanimité en faveur de la création d’une UFR d’études politiques qui a pris le nom d’École internationale d’études politiques (EEP) et regroupera à la rentrée 2020 environ 700 étudiants de la licence au doctorat. Dès 2021, elle s’installera progressivement à Fontainebleau. Comme toutes les écoles de ce type, l’EEP a pour vocation la formation initiale et continue des cadres supérieurs généralistes des secteurs publics et privés, la préparation aux concours du service public et la formation des élus mais son identité se déploie autour de formations initiales et professionnelles nouvelles dans les domaines des transformations socio-environnementales et sanitaires et des transformations de l’action publique à l’ère du numérique.

Cette Ecole accompagne plus particulièrement les transformations de l’action publique à l’ère du numérique par le déploiement de formations et de recherches-actions

A partir de l’automne 2020 se tiendront les séminaires préparatoires à la mise en place du living-lab AlgoPo. Celui-ci mènera principalement des recherches-actions fondées sur l’implication d’acteurs publics, d’acteurs du numérique, de citoyens et d’enseignants-chercheurs. L’objectif est de parvenir à la mise en place de mécanismes de coproduction de dispositifs numériques offrant de nouveaux moyens pour partager, concevoir et contribuer plus collectivement aux politiques publiques, à tous les niveaux, à partir des particularités et expériences de chacun. Il est aussi de comprendre la nature de l’interaction entre algorithmes, numériques et politique : pas seulement celle des effets des premiers sur le et la politique mais aussi la manière dont les décisions et mobilisations politiques peuvent transformer l’usage et la formation des algorithmes. Le living lab aura également une forte dimension internationale, pour rendre compte et se nourrir de ces pratiques telles qu’elles sont déclinées à travers le monde, dont il sera un lieu de veille, de comparaison et de rencontre. Enfin, l’objectif d’AlgoPo est aussi d’apporter des solutions au problème des publics éloignés et d’imaginer des outils du numérique pour une démocratie délibérative inclusive. Les activités qui seront menées donneront lieu à des groupes de travail mais aussi à des hackathons et à des conférences citoyennes.

Au sein d’AlgoPo seront construites des formations dont la première ouvrira en 2021 avec un diplôme d’université intitulé « Aide à la décision des organisations publiques territoriales à l’ère du numérique » destiné aux professionnels et aux élus. Il vise à permettre aux décideurs publics d’appréhender les enjeux des transformations numériques en termes de politiques publiques et de citoyenneté. Ils acquerront des compétences dans le domaine numérique qui les mettront en capacité d’en cerner les enjeux politiques et civiques et de dialoguer avec les professionnels de ce domaine. Ces enjeux portent aussi bien sur les effets du numérique sur les politiques publiques et les mobilisations citoyennes qu’à l’inverse sur la manière dont ces politiques et mobilisations peuvent façonner les différentes productions numériques et leurs usages. Enfin, les décideurs publics pourront ainsi connaître l’état des recherches issues des sciences humaines et sociales sur les transformations numériques et les inégalités qu’elles peuvent engendrer.

On le voit, l’École internationale d’études politiques se conçoit comme une école totalement interdisciplinaire et bénéficie pour cela de plusieurs partenariats, notamment avec le campus universitaire Sénart-Fontainebleau, le Laboratoire Interdisciplinaire d’Etudes du Politique Hannah Arendt (LIPHA) mais aussi d’autres Laboratoires, comme celui d’algorithmique, complexité et logique (LACL). L’Ecole bénéficie également du soutien de l’Observatoire Action sociétale et Action publique, créé en lien avec la Chaire « Innovation Publique » par l’ENA et l’ENSCI.

Yves Palau