Entretien par Denis Cristol, mené auprès de Marie-Claude Sivagnanam, Directrice générale des services, Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise
Aujourd’hui qu’est ce qui est important pour vous ?
Faire muter le développement de nos territoires et le fonctionnement de nos organisations, pour accompagner les transformations sociétales, numériques, écologiques et démocratiques, et à un rythme bien plus rapide que ce que nous avons pu vivre jusqu’ici, ce qui implique d’autres méthodes de travail et un fonctionnement plus souple favorisant la prise d’initiative et le pragmatisme, car il nous faut inventer et créer. A titre personnel, cela implique de faire preuve de beaucoup de curiosité et de saisir toute occasion pour avancer en réflexion, pour avoir des idées d’action et pour trouver les leviers de mise en oeuvre rapide, et toujours se remettre en question pour explorer d’autres manières de faire et d’autres solutions.
Comment un territoire apprend ?
Un territoire apprend tout d’abord en favorisant l’éducation de ses acteurs, quels qu’ils soient, mais aussi en les mettant en réseau, en les faisant contribuer, et en leur permettant une prise de recul, des échanges, des analyses. Un territoire apprend aussi en tirant partie de ses erreurs, de ce qui ne fonctionne pas, comme de ses réussites, et en les mettant en perspective avec ce qui se fait ailleurs. Il nous faut aussi avoir une vision plus globale de ce que nous faisons pour ne laisser personne de côté, l’échelle du territoire est pertinente pour favoriser cette vision inclusive, plutôt que sectorielle.
Que risque-t-on à ne pas innover ?
Les risques à ne pas innover sont multiples : d’abord un risque de perte d’attractivité, de déclin, par rapport à d’autres territoires qui innovent, un risque de ne plus attirer des collaborateurs compétents si nos organisations ne changent pas, mais plus fondamentalement, un risque pour la qualité de vie et la survie même des êtres, espèces végétales, animales et humaine si notre modèle de développement ne change pas. Si nous continuons sur les mêmes façons de faire, nous savons que nous allons dans le mur.
Quelle intelligence collective susciter pour créer de nouvelles valeurs ajoutées sur le territoire ?
Mettre en réseau est déjà une première étape vers la coopération des acteurs du territoire, c’est donc une responsabilité que les collectivités doivent davantage exercer en complément du pilotage des politiques publiques qui leur sont confiées. Ensuite, partager les informations, les données, les analyses qui peuvent alimenter les acteurs du territoire. Enfin, identifier les sujets que l’on souhaite travailler ensemble en dépassant les intérêts de chacun et proposer des modes de travail dépassant les cadres habituels et la sectorisation des sujets afin de favoriser l’émergence de nouvelles idées et actions.